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20 décembre 2011

A Dangerous Method, de David Cronenberg

14e Festival Ciné 32 - Samedi 15 octobre, 22h30

Même si psychanalyse et cinéma sont simultanément apparus à l'orée du XXe siècle, ces deux disciplines ne se sont pas nourries de manière égale. Autant certains psys s'en donnent à coeur joie en saisissant certains films, voire certains cinéastes ou personnages comme sujets d'études, autant les bons films qui se sont réellement emparés de ce thème ne sont pas légion. Dès lors qu'on met de côté une vision caricaturale ou comique de la psychanalyse (telle qu'elle peut apparaître dans les succédanés de la série des Soprano ou dans les films de Woody Allen, où le psy est très régulièrement bien plus dérangé et à côté de son moi que le patient lui-même), le panel devient encore plus limité : ne se présentent à ma mémoire (mais mes oublis sont peut-être autant d'actes manqués) que plusieurs films d'Alfred Hitchock et, en premier lieu, La maison du Dr. Edwards et Pas de printemps pour Marnie, modèles de psychanalyses en direct selon moi.

 

a-dangerous-method-poster

 

Difficile d'échapper à l'écueil de l'éternel divan, du psychanalyste désespérément mutique et des allusions sexuelles présentes dans chaque syllabe quand on aborde ce thème. Se lancer dans le portrait non pas d'un seul, mais d'un triangle de psychanalystes réclamait donc une audace certaine ou une inconscience totale de la part de David Cronenberg, cinéaste dont l'oeuvre aurait justement pu épuiser un quarteron de psychiatres cinéphiles.

 

affiche-a-dangerous-method-1

 

L'affiche est belle, dans tous les sens du terme : Michael Fassbender dans la tête de Carl Jung, Viggo Mortensen dans l'inconscient de Sigmund Freud, et Keira Knightley dans la peau de Sabina Spielrein, personnage méconnu mais qui a visiblement tenu le rôle qu'on lui voit jouer à l'écran. Les trois interprètes ne se sont pas laissés intimider par leurs glorieux modèles, et le spectateur accepte sans difficulté de les voir endosser ces célèbres identités. Comme il croit également à la véracité des superbes décors qui se déploient devant ses yeux. Comme il adhère aussi pleinement à cette vision du début du siècle que traduisent ces costumes, ces manières d'être, ces façons de parler, ces accessoires. Tout est léché, filmé au millimètre, d'un classicisme épuré qu'on ne soupçonnait pas forcément de la part de Cronenberg, aucun lapsus visuel ne vient encombrer une seule image.

A Dangerous Method movie new poster


Pendant une bonne heure, notre attention est efficacement captivée par le duel que se livrent Jung et sa patiente / rivale / maîtresse. Les séquences sont chargées de tension, plusieurs passages sont impressionnants, les répliques et les actions fusent à l'écran. Mais, dès lors que Jung finit par croiser la plume puis le chemin de Freud, la mise en scène, quoique élégante et raffinée, ne se contente plus que de capter les dialogues érudits de ces deux maîtres à penser. Dialogues qui, soit dit en passant, même s'ils sont parfois obscurs, sont souvent tout aussi intéressants que profonds. L'attention finit néanmoins par décrocher légèrement et l'implication diminue dans la seconde partie. Le défi de plonger à l'intérieur de l'esprit de ces deux savants de l'inconscient était sans doute colossal mais ne tient selon moi pas toutes ses promesses jusqu'au bout, probablement en partie puisque le scénario écrit par Christopher Hampton s'appuie sur une pièce de théâtre qu'il avait lui-même écrite en 2002, The Talking Cure.

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  • Autobiographie en films. Une bonne critique de film nous en révèle souvent autant sur son auteur que sur le film lui-même : mes textes parlent donc de mes goûts cinématographiques, de ce qui me construit au cinéma, mais aussi de... moi. Bienvenue !
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