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7 décembre 2012

Twixt, de Francis Ford Coppola

Je n'ai pas trouvé le temps d'en parler au moment de sa sortie, mais le classement 2012 des Cahiers du Cinéma remet Twixt en tête d'affiche et dans les mémoires, en le plaçant sur le podium de leurs films préférés, à ma grande satisfaction.

 

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Dans la famille Coppola, n'est pas le plus jeune celle que l'on croit ! Plus personne parmi mes lecteurs n'ignore mon grand amour contrarié pour les films de Sofia Coppola (Virgin Suicides excepté). En revanche, alors qu'il a traversé une période de pellicules maigres de quinze ans après son Bram Stoker's Dracula de 1992 (L'idéaliste et surtout le triste Jack sont aisément oubliables), ses trois derniers longs métrages appartiennent à ce qui se fait de plus vivifiant dans le septième art : en 2007, Youth without Youth se révélait moins spectaculaire mais bien plus profond, poétique et mélancolique que L'étrange histoire de Benjamin Button, sur des thèmes très voisins, bien que le grand public n'ait retenu que le film de David Fincher, en grande partie grâce à / à cause des effets spéciaux impressionnants qui y étaient déployés ; en 2009, Tetro renouait avec ce que le maître qu'est Francis Ford Coppola sait faire mieux que quiconque : une fresque familiale ample, démesurée même, opératique et autobiographique, portée par un Vincent Gallo fougueux et bouillonnant de l'intérieur, premiers pas magiques et émerveillés d'un cinéaste qui découvrait le tournage en numérique en construisant une image d'un sublime noir et blanc ; et en 2012, donc, Twixt...

  

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Twixt n'est pas un chef d'oeuvre mais demeure un film passionnant à plus d'un titre, constitué d'une multitude d'influences diverses, en particulier autobiographiques : tentative d'exorcisme poignant de la mort accidentelle de son fils, retour à ses amours originelles pour les films gothiques qu'il avait pu expérimenter sous la tutelle de Roger Corman, réflexions mises en abyme sur les mystères de l'inspiration, entremêlement de la réalité et du monde onirique, sur fond d'hommage sensible et étonnant à la littérature d'Edgar Allan Poe...

  

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Twixt, dont le beau titre énigmatique est une version archaïque du "between", évoque avec poésie l'entre-deux mondes (et ce titre peut malheureusement faire penser également à Twilight, puisque la partie la plus faible - pour ne pas dire ratée - de l'intrigue, paraît s'inspirer de cette fameuse saga adolescente). L'une de ses plus belles séquences, que nous placerons parmi les moments de grâce de l'année cinématographique, montre ainsi des êtres fantomatiques s'animer sous les yeux du héros et reprendre vie au ralenti de manière évanescente, l'espace d'une danse improvisée et joyeuse, en dehors du temps.

  

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L'homme sans âge voyait un vieux professeur de linguistique rajeunir inexplicablement après avoir été frappé par la foudre. Twixt donne la sensation électrisante que ce démiurge de génie, à la tête des chefs d'oeuvre absolus que sont ses Parrains ou Apocalypse Now, rajeunit de film en film depuis dix ans, comme si nous découvrions le premier film plein de promesses d'un nouveau cinéaste, avec certes tous ses défauts (scénario inabouti et parfois un peu brouillon, maladresses de mise en scène, trop plein d'idées qui se bousculent les unes les autres...) mais surtout avec ses grandes qualités (enthousiasme cinématographique visible à chaque plan, sentiment stimulant de partager la redécouverte de l'Histoire du cinéma à travers le prisme d'un artiste). Partagez donc la découverte de l'éclosion d'un nouveau talent, voyez les derniers / premiers films de Francis Ford Coppola !

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Commentaires
C
Bonjour, <br /> <br /> Franchement je viens de voir ce film il y a quelques temps et je trouve le scénario bidon. Val Kilmer est devenu un vampire à la fin je présume?
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  • Autobiographie en films. Une bonne critique de film nous en révèle souvent autant sur son auteur que sur le film lui-même : mes textes parlent donc de mes goûts cinématographiques, de ce qui me construit au cinéma, mais aussi de... moi. Bienvenue !
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