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6 novembre 2010

Days of Heaven / Les Moissons du Ciel, de Terrence Malick

Voir un film de Terrence Malick va bien au-delà d'une simple expérience cinématographique. C'est une plongée au coeur du monde, une invitation à une profonde introspection, une ode à la Terre, une réflexion sur l'Humanité et sur son évolution. C'est un moment de communion sereine, d'apaisement indéfinissable, d'harmonie intense. On dit souvent que Mallick est un "cinéaste rare", au regard du petit nombre de longs métrages qu'il a réalisés. C'est surtout un cinéaste rare parce qu'il est unique, précieux et d'une fidélité sans faille à ses convictions.

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Days of Heaven fait référence explicitement dans son titre original au Paradis Perdu (mais le titre français, même s'il ne respecte pas la traduction exacte, est malgré tout d'une grande beauté suggérée également). Ce Paradis Perdu qui irradie aussi The New World, qui compte pour moi parmi mes "films de chevet", aux côtés des plus grands films de l'histoire du cinéma. Le rythme de ces moissons cinématographiques s'accorde à celui des saisons climatiques, mais aussi à celui des saisons de l'âme, des saisons du coeur, à travers une succession d'ellipses narratives inaugurales puis de longues séquences contemplatives dans la campagne, dans de grands plans d'ensemble qui insèrent l'homme dans son milieu ou, au contraire parfois, l'isolent ou le rendent insignifiant.

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Le lost paradise dépeint ici n'est plus celui de l'époque du Nouveau Monde : Malick semble brosser le portrait d'une Amérique industrieuse du début du XXe siècle, hésitant entre un passé bucolique et les balbutiements de la mécanisation, une ère encore fortement connectée avec la Nature mais qui commence à se perdre dans sa volonté de la dompter et de la plier à ses exigences. L'osmose du réalisateur avec cette Nature est par contre totale, dans ces cieux menaçants ou radieux qui baignent chaque plan, dans ces inserts poétiques d'une foule d'insectes et d'animaux (lapins, faisans, sauterelles, etc., comme si toute la Création était convoquée au spectacle qui nous est offert). Une Nature qui ignore les turpitudes de l'âme humaine, qui dépasse nos passions terrestres, qu'elles soient amoureuses ou plus sombres, une Nature tantôt indifférente aux cruautés humaines, tantôt encline à la compassion et à la protection. Des cycles naturels qui nous embrassent ou nous écrasent. Vivement Tree of Life !

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  • Autobiographie en films. Une bonne critique de film nous en révèle souvent autant sur son auteur que sur le film lui-même : mes textes parlent donc de mes goûts cinématographiques, de ce qui me construit au cinéma, mais aussi de... moi. Bienvenue !
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