Les Emotifs Anonymes, de Jean-Pierre Améris
Festival Ciné 32 - Vendredi 15 octobre, 19h45
La profession des deux protagonistes des Emotifs Anonymes inspire toutes les métaphores gourmandes et gustatives : Jean-René (Benoît Poelvorde, dans un registre légèrement décalé vis-à-vis de ses compositions plus outrées habituelles) et la bien nommée Angélique (Isabelle Carré) sont tous deux maîtres-chocolatiers et, dans cet aspect comme dans les autres domaines du film, le scénario est écrit avec juste mesure, modestie et sensibilité, évitant à la fois l'évocation de cette profession en tant que simple cadre social accessoire tout en s'affranchissant de séquences lourdement documentaires sur le sujet.
Les Emotifs Anonymes retrouve le parfum et la fraîcheur des comédies romantiques américaines des 50's dont il s'inspire visiblement. Le dénouement est couru d'avance mais les séquences qui nous y mènent, en compagnie des personnages, sont parsemées de trouvailles délicates, de dialogues émouvants et drôles à la fois, et d'une constante légèreté de ton (au hasard, retenons la scène du premier rendez-vous au restaurant, qui flirte avec le burlesque d'antan). On connaissait la chanson Aux timides anonymes de Renan Luce, on découvre ici l'existence effective de l'association de ces anonymes de l'hypersensibilité, qui donne lieu à un long métrage fantaisiste et tendre à la fois. A déguster sans modération !