A la recherche du temps perdu, de Nina Companeez
En inconditionnel de Marcel Proust, je ne pouvais pas manquer la diffusion de ce téléfilm en deux parties censé adapter l'intégralité de la Recherche. Au terme des près de 4h de diffusion, j'ai pourtant le sentiment d'avoir assisté à un Reader's (in)Digest, à quelque chose qui n'entretient que des rapports très éloignés avec l'oeuvre de Marcel Proust. Plus de 2000 pages ramenées en 4h, l'entreprise a de toute façon de quoi faire rire...
La première partie est une vraie catastrophe, en particulier à cause du choix de l'acteur (et de la direction d'acteurs de Companeez, évidemment) qui interprète le narrateur, tantôt insupportable benêt et cousin éloigné de Mister Bean, tantôt grande folle lâchée en toute liberté au milieu d'un récit assommant et guindé. C'est bien simple, on a constamment envie de filer des baffes à ce narrateur, à la lisière de la débilité d'un bout à l'autre... Le seconde partie est plus fine et mieux maîtrisée, quelques personnages répondent mieux aux attentes des lecteurs, comme par exemple Dominique Blanc dans le rôle de Mme Verdurin. Mais que nous sommes loin de la magie dégagée par la Recherche... Etrangement, la partie la plus réussie de ce téléfilm est son prologue qui, à la manière du travail de Benoït Jacquot dans "Tosca", nous présente les coulisses du téléfilm, les essayages de costumes, les maquillages, etc. Si je tentais de me mettre dans la peau de quelqu'un qui n'aurait jamais lu Marcel Proust, il y a fort à parier que cette adaptation donnerait envie de ne jamais ouvrir le moindre exemplaire de son oeuvre... Il devient urgent de se replonger dans la lecture de tous ces volumes !