Louise Wimmer, de Cyril Mennegun
14e Festival Ciné 32 - jeudi 13 octobre, 19h30
Généreux. Comme les salves d'applaudissements nourris qui ont accompagné le générique de fin de Louise Wimmer au Théâtre d'Auch à l'occasion de la séance d'ouverture du 14e Festival Ciné 32, sourires aux lèvres d'une bonne partie de l'assemblée.
Généreux. Comme les propos humbles et simples du réalisateur Cyril Mennegun ce soir là, dont l'envie d'un cinéma proche des gens et de la vraie vie était sympathique et communicative.
Généreux. Comme le personnage central de Louise Wimmer, pourtant peu amène au premier abord, une femme égratignée par la société et l'existence, qui continue de se battre, dans tous les sens du terme, pour se maintenir à flot, pour gagner difficilement sa vie, sans jamais décrocher, sans concessions ni facilités, simplement portée par le rythme obsédant du Sinnerman de cette autre battante qu'était Nina Simone, fil rouge musical de la bande son.
Généreux. Comme l'interprète de ce personnage éponyme, Corinne Masiero, bloc impressionnant d'énergie et de violence rentrée. Louise Wimmer fait partie de ces films qu'on a peine à imaginer sans le comédien qui les porte, tant Corinne Masiero, de tous les plans, a visiblement inspiré son réalisateur et instillé ses propres expériences et son propre vécu dans le processus créatif.
Alors, certes le film souffre de quelques longueurs, certes le portrait du personnage tombe parfois dans un too much à la limite de la caricature, certes le scénario ressemble quelquefois davantage à une accumulation de séquences qui soulignent de plus en plus fortement la misère sociale et affective de son héroïne sans faire progresser réellement le récit, mais la proximité du réalisateur avec son personnage, l'empathie que le spectateur éprouve progressivement, presque malgré lui, pour cette admirable battante, le vrai désir de cinéma qui se dégage de l'ensemble, tout cela finit par emporter notre adhésion pour ce premier long métrage prometteur.