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14 octobre 2010

Ces Amours-là, de Claude Lelouch

Cela faisait déjà quelques années que je n'avais pas vu un film de Claude Lelouch au cinéma. Je suis depuis longtemps un défenseur de son cinéma, contre vents et marées, et surtout contre la critique française qui se fait fort, la majeure partie du temps, de l'assassiner et de le tourner en ridicule autour de quelques clichés (en particulier son habitude de la "caméra qui donne le tournis"). C'est un homme animé d'une telle passion pour le cinéma qu'il m'est naturellement sympathique : comme il le dit souvent, chacune de ses images montre qu'il "vit à 24 images / seconde". Il a réalisé quelques films qui comptent parmi mes favoris, en particulier "Itinéraire d'un enfant gâté", que je considère comme un réel chef d'oeuvre. A priori, j'étais donc particulièrement disposé à soutenir sa dernière création, "Ces Amours-là".

 

Amours

Je suis donc le premier déçu de devoir reconnaître que son "film anniversaire de 50 ans de carrière" (comme il l'indique sur un panneau d'ouverture) ne m'a pas emballé, que son souffle cinématographique ne m'a pas emporté dans son sillage. Je n'ai pas aimé la structure du scénario, centré sur une série de flashbacks organisé autour d'un procès de pacotille. Pire, j'ai trouvé de nombreuses séquences teintées de maladresse, voire de malaise, surtout lorsqu'il aborde le thème dangereux des camps de concentration : malgré quelques accents de vérité passagers, j'ai souvent eu la sensation gênante de me trouver devant une "reconstitution de cabaret". Lelouch n'est pas le cinéaste du réalisme glaçant, mais une succession de moments du même accabit m'a laissé en retrait, ainsi que plusieurs personnages, à commencer par "l'officier nazi de music-hall" (dans tous les sens du terme). J'avais sans doute également en mémoire un grand nombre de films plus vibrants auxquels celui-ci fait écho, au désavantage de Lelouch (notamment "Le Pianiste" de Roman Polanski, même si l'ambition de Lelouch est tout autre ici).

Malgré cette déception, restent quelques fulgurances qui éclairent la grisaille par ci par là, des idées lumineuses de mise en scène, des répliques inspirées : sa fascination contagieuse pour le cinéma de "ces années là" à travers les projections d'un grand nombre de classique sur l'écran de son "Eden Cinéma" (et le fantôme de l'enfant qu'il fut, cherchant les acteurs derrière l'écran) ; l'hommage émouvant qu'il rend aux comédiens qui ont joué dans l'ensemble de ses films ; et surtout, la belle interprétation de son personnage central Audrey Dana, qui porte le récit d'un bout à l'autre. Allez, on ira voir le 44e film quand même !

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  • Autobiographie en films. Une bonne critique de film nous en révèle souvent autant sur son auteur que sur le film lui-même : mes textes parlent donc de mes goûts cinématographiques, de ce qui me construit au cinéma, mais aussi de... moi. Bienvenue !
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