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11 novembre 2010

Rubber, de Quentin Dupieux

Festival Ciné 32 - Samedi 16 octobre, 22h45

"Rubber" n'est pas un film lisse : on y adhère ou non... J'arrête là les jeux de mots, illimités, qui vont faire le bonheur de Libé et autres critiques de ciné qui aiment les titres au ras du bitume. Mais après tout, cet humour potache et décomplexé est à la base même du plaisir cinématographique simple que veut transmettre Quentin Dupieux dans son film. "Rubber" est d'abord un lointain neveu français de "Duel", premier film de Steven Spielberg, qu'il avait volontairement conçu comme un film à budget minuscule, avec décors et "personnages"  minimalistes (le héros : un camion fou lancé seul dans le désert). Filmé avec un appareil photo, ce qui peut laisser incrédule ou rêveur, il en est même une version plus fauchée (du camion spielbergien, il ne reste plus qu'une... roue - et encore, elle est déjantée !) mais aussi nettement plus loufoque : non seulement notre ami le pneu est psychopathe, mais il est également télépathe, assassinant à distance les lapins et autres corbeaux en faisant vibrer l'air et ses petits crampons caoutchouteux.

Rubber

Si "Rubber" s'en tenait à ce seul démontage parodique des films à serial killer, le scénario tomberait vite à plat, mais le réalisateur y ajoute une autre dimension plus réussie encore, plus ambitieuse également même si la modestie baigne le projet dans son ensemble : une mise en abyme proprement hallucinante, surréaliste et loufdingue au possible, dans laquelle un convoi de "touristes-spectateurs" se trouve embringué dans le désert pour assister en direct au film que nous voyons. Je sais, le concept peut sembler difficile à intégrer, à la lecture ! Le producteur du pseudo film apparaît également à l'écran, avec le dessein clairement affiché d'empoisonner ces spectateurs avec une dinde farcie au cyanure, mais un gars en fauteuil roulant résiste, puisqu'il veut absolument découvrir le dénouement du film, ce que ni les scénaristes, ni le flic qui mène l'enquête n'ont envisagé... Euh... au fur et à mesure que j'écris ces lignes, je m'aperçois que la rédaction de la critique d'un tel film est un exercice de style en soi. Paraphrasons pour finir le discours grotesque du flic, qui déplore les incongruités présentes dans les films, du genre "Pourquoi, au début de JFK, le Président se fait assassiner par un inconnu ? No reason !" : pourquoi se priver d'un tel film, sorte de "Duel" ramené à un seul pneu, qui évite les ornières de manière si réjouissante ? "No reason" !

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  • Autobiographie en films. Une bonne critique de film nous en révèle souvent autant sur son auteur que sur le film lui-même : mes textes parlent donc de mes goûts cinématographiques, de ce qui me construit au cinéma, mais aussi de... moi. Bienvenue !
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