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25 novembre 2010

Crazy Heart, de Harriet Walter

"Crazy Heart" suit sagement le déclin et la possible rédemption d'un chanteur de country, prématurément vieilli par l'alcool et les excès en tous genres, à la fois revenu de tout et inadapté à la vie, un vieil ours solitaire égaré dans un monde dont il ne capte plus les règles ni les enjeux, ni dans la sphère du spectacle ni dans celle de l'intimité.

L'Académie des Oscars goûte les performances border-line, les interprétations à la limite de l'outrance et de l'auto-destruction, et nous saisissons donc rapidement ce qui a pu la guider à décerner l'Oscar du meilleur acteur à Jeff Bridges. Livré à lui-même en plein solo, le comédien doit effectivement faire vivre un personnage auquel les scénaristes n'ont épargné aucun des clichés de la "vie d'artiste" : alcoolique et fumeur notoire, cancéreux qui écoute peu les conseils de ses médecins, triste amant qui enchaîne les amours d'un soir comme il a enchaîné les mariages calamiteux, musicien à la gloire passée qui ressurgit çà et là au gré de l'inspiration et des moments de lucidité et de sobriété, père éconduit par son fils et qui tente de se racheter une conduite auprès du gamin de sa nouvelle conquête, etc.

 

crazy_heart

Malgré cette collection de stéréotypes qui ressemblent à autant de boulets, Jeff Bridges parvient à rendre son personnage de "Bad Blake" attachant, à la fois grandiose et pitoyable, comme un versant névrosé de son "Big Lebowski" auquel la séquence initiale semble (involontairement ?) faire référence, mais le scénario se révèle cependant nettement trop prévisible, sa "partition narrative" se devine à 30 miles de distance, surtout dans la relation éculée que le chanteur noue avec la jeune journaliste de province.

Restent bien sûr, et heureusement, les numéros purement musicaux du film, très plaisants à  écouter, dans les séquences filmées dans des bistrots et des bouges plus ou moins bien famés, ou dans l'évocation d'un grand concert country mené par un jeune loup interprété par Colin Farrell - là aussi, la trame du musicien mentor dépassé par son élève n'est pas de la première fraîcheur, mais les deux comédiens la rendent acceptable. Au final, on est cependant bien loin de l'émotion et de l'ambition d'un grand film au thème et au scénario voisins : "Honkytonk Man", porté par un Clint qui semblait déjouer les clichés et les digérer pour dépasser l'anecdotique et atteindre à l'universel.

 

Honkytonk

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  • Autobiographie en films. Une bonne critique de film nous en révèle souvent autant sur son auteur que sur le film lui-même : mes textes parlent donc de mes goûts cinématographiques, de ce qui me construit au cinéma, mais aussi de... moi. Bienvenue !
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