Fix Me, de Raed Andoni
Festival Ciné 32 - Samedi 16 octobre, 11h30
Qu'un réalisateur palestinien souffre de migraines épouvantables qui l'empêchent de travailler, soit. Qu'il décide d'y consacrer un film laisse plus dubitatif et devient déjà plus sujet à caution. Constamment suivi par une caméra et une équipe technique qui ne parlait pas palestinien, afin que nul ne comprenne les propos que pouvaient tenir le cinéaste face à l'objectif, procédé que je trouve assez douteux, Raed Andoni déambule donc à pied ou en voiture (confirmation : les bouchons en Palestine sont tout aussi casse-tête qu'en France), entame une thérapie aussi peu cinématographique que vous pouvez l'imaginer, monologue sans fin sur tout ce qui lui passe par la tête. Et peu à peu, puisque tout cela ne fait tout de même pas un long métrage, le propos dévie, les digressions s'accumulent et l'attention s'évapore : on tâche parfois de se focaliser sur ce que l'on perçoit comme un possible point de vue sur la situation palestinienne et puis, en désespoir de cause, on finit par décrocher totalement.
Le réalisateur semblait penser que son idée initiale était drôle et originale. Puisqu'il s'imagine sans doute volontiers dans la peau d'un Woody Allen palestinien, volubile, hypocondriaque et passablement narcissique, il aurait mieux fait d'écouter sa Maman lorsque celle-ci, incrédule, essaye de le dissuader de réaliser un film sur ses migraines, en indiquant que ça n'intéresse personne - quelle sainte femme ! Si Andoni espérait guérir en nous transmettant ses maux de tête, le but est atteint très rapidement dans ce film soporifique et prise de tête. Par pitié, messieurs les réalisateurs, si vous éprouvez des maux d'estomac, des troubles urinaires ou des douleurs dentaires, merci de ne pas vous sentir obligés de partager vos soucis de santé avec nous...